22/06/2017
Ecrivain...autrement
Pendant une dizaine d'années, je me suis efforcé d'être un écrivain de terrain. J'ai lu mes textes et j'ai animé des ateliers d'écriture dans des lieux aussi divers que cafeterias d'entreprise, médiathèques, écoles, prisons... Ces échanges ont été d'une grande richesse.
Aujourd'hui, je veux et je peux poursuivre mon activité en la libérant des contraintes d'un travail rémunéré.
Je vais donc en toute simplicité alimenter des boîtes à livres, offrir ou lire mes textes au gré des rencontres, déposer des opuscules dans des lieux publics afin qu'ils passent de main en main.
Grâce au fil invisible de la lecture, je continuerai ainsi à tisser le lien de la découverte et de la sincérité.
Merci à tous.
10:21 Publié dans Ecrivain...autrement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auto édition, écriture, écrivain, jean-luc van gheluwe, texte, lille, littérature
11/02/2014
Poésie
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© Van Gheluwe
La fille immobile
Une mer de galets
Des alignements de pieux
Le souffle des flots
Une crique.
Une fille assise, seule.
Lunettes noires, cheveux noirs, vêtements noirs
Peau blanche.
Ciel gris, mer d'acier
Et la fille immobile
Face à l'immensité.
Asile de nuit
Francine. Jeune, belle, distinguée.
Petit doigt levé, accent pointu et tortillant du cul,
S'assied devant une platée de légumes.
Air coincé, buste raide ;
La cuiller monte et descend rapidement.
Sourires crispés, coups d'oeil furtifs,
Tressaillements au moindre cri de la télé.
Francine, exposée à tous les dangers,
Connait la rue, l'errance,
La nuit dans les escaliers d'hôtel
A guetter le portier.
Elle raconte la police qui patrouille
Sans chercher à la protéger.
Elle parle, lucide et délirante,
Voyage entre fiction et réalité.
Elle perd la tête, Francine,
Devant son assiette vide.
Ali. Bon père, lèvres épaisses, visage simplet.
Grosses mains aux ongles noirs.
Il attend la soupe.
Il râle en se poussant
Pour laisser la place à un habitué.
Il clame son âge :
Quarante et un an,
Et regrette qu'on prenne les gens comme lui
Pour des idiots.
Lancelevée. « Un nom normand ! »
Annonce -t-il fièrement.
De longs cheveux blonds bouclés
Encadrent un visage dur.
Mais les yeux sont vitreux
Et la bouche pâteuse,
Sous l'effet de l'alcool.
A quarante quatre ans
Il est père d'une fille
De vingt neuf ans.
Il en ricane
Et injurie les femmes.
Pierrot. Engoncé dans un pardessus pied-de-poule,
Reste avachi sur sa chaise.
Echarpe lâche autour du cou,
Epaules basses, tête pendante,
Paupières lourdes, cernes noirs.
Le regard pourtant émerge lentement.
Pierrot va parler.
Il va dire qu'il sait l'Anglais, le Latin.
Il voudrait le gueuler
Pour montrer qu'il n'est pas une loque...
Mais aussitôt les épaules retombent
Et Pierrot ne fait que marmonner
Qu'il est écoeuré, que c'est dégueulasse.
Jean-Luc. Fumeur nerveux.
Grand, mince, longs cheveux noirs, jean et blouson.
Il vient pour manger
Et raconter son histoire.
Il était chômeur, elle a tout quitté pour lui :
Maison, mari, quatre enfants.
Ils ont vécu dehors, galéré pendant des mois.
Finalement une association d'aide aux sans logis
Leur a sous-loué un appartement.
Elle a trouvé un contrat emploi solidarité
Et lui un stage AFPA.
Mais le trente décembre
Elle est partie.
Elle est hébergée dans un foyer,
Il a dû rendre l'appartement.
Il est seul maintenant,
Mais veut croire encore
Qu'elle reviendra.
Le Marocain et le Sénégalais
Une salle pleine,
Les bruits de la rue.
Des cabines téléphoniques,
Des gens qui crient
Vers l'autre bout du monde.
Des tables, des chaises,
Des murs pas très propres.
Les souris qui s'agitent,
Les claviers qui marmonnent.
Des accents africains, arabe et wolof,
Des jurons dans l'excitation.
Beaucoup de jeunes désoeuvrés
Qui trouvent ici un abri,
Des copains, une ambiance.
Samir est Marocain,
Léopold Sénégalais.
C'est la première fois
Qu'ils bataillent ensemble
Face à l'ordinateur.
L'un s'énerve, l'autre rigole.
Le patron de la boutique
Les observe en souriant.
Il les aime bien,
Ces gamins tapageurs.
Il les laisse
S'exciter un peu
Mais au moindre chahut :
Dehors !
Il connaît Samir,
Il découvre Léopold.
- Eh toi, Léopold,
- De quel pays es-tu ?
L'autre esquisse un sourire,
Relève la tête.
Ses yeux pétillent de malice.
Il se sent bien ici,
Pas comme en classe
Où il est toujours renfrogné.
- Sénégal... J'suis Sénégalais,
- Ca se voit pas ?
10:34 Publié dans Quelques textes en accès libre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auto édition, écrivain, écriture, jean-luc van gheluwe, lille, poésie
08/01/2010
Un itinéraire d'écriture
- 1990-1992 Articles publiés dans le magazine "Randonnée" ;
- 1990 "Destinées". Recueil de nouvelles sélectionné au prix de la nouvelle de la ville de Maubeuge ;
- 1993 "Les derniers Maos". Récit non publié ;
- 1995 "Pévèle-Mélantois, une petite région à découvrir". Edité par le foyer culturel du Houtland ;
- 2002 "Carnaval". Opuscule de poésies publié par les éditions Sansonnet, extrait du recueil "Un certain regard" ;
- 2007 "Le jeune homme assis". Nouvelle auto-publiée ;
- 2008 "Ultime randonnée". Roman auto-publié ;
- 2009 "Johanna la rebelle". Livre pour enfants auto-publié ;
- 2010 "Affaire à suivre". Journal d'un conseiller de quartier publié par les éditions Sansonnet ;
- 2012 "L'instit - fin de carrière". Nouvelle auto-publiée, extraite du recueil "Au travail" ;
- 2012 "Allez allons avec Pieds Tortues". Livre pour enfants auto-publié ;
- 2013 "Le troglodyte et le frelon". Livre pour enfants auto-publié ;
- 2014 "La rue". Recueil de poésies auto-publié ;
- 2015 "Proches de nous". Recueil de poésies auto-publié.
17:07 Publié dans Un itinéraire d'écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auto édition, écriture, écrivain, jean-luc van gheluwe, texte, lille